L'Entente pour l'eau
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Face aux enjeux du changement climatique dans le bassin Adour-Garonne, les deux régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, le comité de bassin et l’agence de l’eau, ainsi que l’État ont décidé de se mobiliser et de constituer une Entente pour l’eau.
Création de l'Entente pour l'eau en 2018
En avril 2018, Martin Malvy, président du Comité de bassin Adour-Garonne, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine et Pascal Mailhos, préfet de bassin et de la Région Occitanie, ont décidé un engagement fort pour l’eau du grand Sud-Ouest. Leur leit motiv est de considérer à présent l’eau comme la « grande cause du Sud-Ouest ».
Une démarche exemplaire pour faire face aux enjeux et à l’urgence climatique
Cette forme de coopération originale entre les partenaires vise à répondre efficacement à l’urgence climatique pour contribuer à garantir la ressource qualitative et quantitative sur le bassin et éviter les conflits d’u¤¤sages¤¤. Elle démontre la prise de conscience des pouvoirs publics concernant l’ampleur de l’adaptation au changement climatique pour un territoire qui y est particulièrement vulnérable.
Les partenaires de l’Entente pour l’eau se fixent des objectifs communs avec une « feuille de route » qui recouvre les diverses adaptations qu’impose le changement climatique comme :
- un plan d’économie d’eau pour les différents usages,
- le développement des mesures fondées sur la nature,
- l’optimisation des réserves existantes et la mobilisation de ressources supplémentaires pour sécuriser les différents usages,
- la lutte contre l’artificialisation et l’érosion des sols.
L’impulsion politique donnée par l’Entente permet aussi de s’emparer de problématiques émergentes (comme la réutilisation des eaux usées traitées, la renaturation des villes par la désimperméabilisation des sols ) ou de rendre visibles des problématiques plus anciennes (économies d’eau, gestion des zones humides) en les raccrochant à des enjeux qui font sens pour les équipes techniques et pour le grand public.
Les actions engagées
Dès 2018, en se dotant d’un plan d’adaptation au changement climatique (PACC ), le comité de bassin a défini la stratégie de gestion de la ressource et de réduction de la vulnérabilité du bassin Adour-Garonne face au changement climatique.
En 2019, la feuille de route de l’Entente et le PACC ont été prolongés par un plan d’action qui met en synergie les moyens de l’Agence, des Régions et des services de l’État. Des mesures d’adaptation au changement climatique sont proposées pour sécuriser la ressource en eau sous forme d’appels à projets communs aux partenaires. Le rapprochement des services de l’Agence, de l’État et des Régions facilite la mise œuvre des actions.
Les appels à projet
Des appels à projets ont été lancés ou sont en cours de conception sur les domaines suivants :
- protection des zones humides,
- économies d’eau des industriels, des agriculteurs
- filières industrielles et agricoles efficientes en eau et en intrants
- renaturation des cours d’eau
- désimperméabilisation des sols,
- réutilisation des eaux usées traitées.
Ces appels à projets sont complétés par des actions qui permettront de faciliter les adaptations au changement climatique :
- des actions de connaissance, avec le lancement d’études sur la prospective agricole, sur les retombées socio-économique de l’irrigation, sur la prospective de la ressource en eau en 2050. Cette dernière montre à quel point il sera nécessaire d’utiliser des solutions multiples et complémentaires pour préserver un équilibre entre les besoins et les ressources selon chaque situation locale. Les données sont consultables sur le système d’information pour l’eau (SIE).
- des actions de gouvernance, avec une coordination pour la mise en place d’une gouvernance Garonne et la mobilisation sur les PTGE ( projet de territoire de gestion de l’eau)
- des actions de sensibilisation, de veille, avec la mise en place d’une plateforme des bonnes pratiques pour l’eau du grand sud ouest ;
L'appel à projet le plus avancé est celui sur les zones humides : près de 80 candidats ont déposé un dossier, parmi lesquels 42 lauréats ont été retenus pour des projets de travaux estimés à plus de 15 millions d’euros avec une participation financière de l’Agence de 6.5 millions d’euros et des régions de 5.4 millions d’euros, ce qui permettra de restaurer plus de 3000 ha de zones humides.
De nombreux syndicats de rivière se sont ainsi mobilisés sur des projets d’envergure, ce qu’ils n’auraient pas été en mesure de faire sans les modalités d’aides très incitatives de cet appel à projets. Les interventions envisagées à une large échelle vont permettre d’avoir de réels impacts sur la préservation des services rendus par les zones humides, pour une meilleure résilience des territoires concernés.
Restauration des zones humides de Barguelonne, Lemboulas -Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie Suite aux dégradations des zones humides occasionnées par des pratiques agricoles intensives, un programme ambitieux de travaux va être lancé sur 18 sites parmi lesquels 2 sites feront l’objet d’une acquisition foncière Ce projet s’intègre dans des plans pluriannuels de gestion des cours d’eau de ce territoire ; il fera l’objet d’un suivi de la qualité de l’eau et des services associés ainsi que d’une sensibilisation et d’un partage d’expériences.
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Restauration des zones humides de l’Antenne et Soloire* - Syndicat Mixte des bassins Antenne, Coran, Soloire, Romède – Nouvelle-Aquitaine Face à la vulnérabilité du territoire aux orages et aux inondations qui en découlent, un programme de restauration de haies, de création de talus,… permettra d’optimiser le rôle de rétention et de régulation de l’eau par les zones humides de ce territoire, en permettant à la fois le stockage et le ralentissement de l’écoulement de l’eau. Ce projet permettra également de renforcer les services en faveur de la biodiversité, d’une agriculture durable, et du stockage de carbone. L’Antenne et la Soloire sont des affluents de la rive droite de la Charente |
250 millions de m3/an de déficit en eau par rapport aux besoins actuels sur le bassin
1.25 milliards de m3/an de déficit en eau par rapport aux besoins estimés en 2050
1 million d'habitants en plus sur l'axe Garonne en 2050
Liens utiles
Plateforme des bonnes pratiques pour l'eau du grand Sud-Ouest
La Plateforme des bonnes pratiques pour l’eau du grand sud-ouest est une association loi 1901 créée dans le cadre de l’Entente pour l’eau du bassin Adour-Garonne, le 25 janvier 2020.
Elle anime un centre de ressource dont l’objectif est d’accompagner l’adaptation des usages de l’eau au changement climatique par la généralisation des bonnes pratiques pour l’eau, comme les économies d’eau, l’utilisation d’eaux alternatives, le partage de l’eau. Elle assure une veille sur l’évolution des méthodes, des process et des produits avec des approches basées sur l’économie, les sciences humaines et sociales, les sciences de l’ingénieur, la réglementation … Elle sollicite et s’adresse à tous les usagers et gestionnaires de l’eau : acteurs du monde agricole, autres activités économiques, collectivités, particuliers, État.
La Plateforme mobilise la recherche, suscite l’innovation et l’expérimentation, organise des partages d’expériences et facilite le transfert de solutions sur le bassin Adour-Garonne en diffusant des exemples locaux, français ou étrangers. Elle apporte un appui aux membres fondateurs de l’Entente pour l’eau dans le cadre de l’élaboration et du déploiement de leur stratégie pour l’eau du grand Sud-Ouest. Elle alimente ainsi les réflexions et débats stratégiques sur les grands enjeux d’adaptation du bassin Adour Garonne :
- la stratégie de retour à l’équilibre quantitatif,
- l’accompagnement du monde agricole dans la transition agro écologique et l’agriculture de conservation des sols,
- les apports des solutions fondées sur la nature en matière de gestion de l’eau et d’adaptation au changement climatique,
- le déploiement des pratiques innovantes d’économies d’eau,
- la réutilisation des eaux usées traitées et la diversification du mix hydrique, etc.