Edito
Publié le
#140 - juin 2025

Elodie Galko
Directrice générale
Agence de l'eau Adour-Garonne
Le rapport du Haut-commissariat au Plan et à la Stratégie « « L’eau : de graves tensions sur les écosystèmes et les usages à l’horizon 2050 » offre une vision prospective à l’échelle nationale et nous alerte quant aux futurs de l’eau. Au plan local, il confirme ce que nous savions déjà… Sur la question de la disponibilité de l’eau, le bassin Adour-Garonne est une zone de tensions aujourd’hui et a fortiori demain. Il connaitra de fortes perturbations de son hydrologie et une diminution de la quantité d’eau disponible : baisse des débits et de la recharge annuelle, diminution des taux d’enneigement… Notre bassin est aussi un bassin à dominante agricole dont les besoins futurs en eau pour l’irrigation pourrait encore s’accroitre.
Cet état de fait nous oblige.
Les stratégies que nous mettons aujourd’hui en œuvre, à travers le 12ᵉ programme de l’Agence, la mobilisation collective des territoires et l’innovation dans les usages et pratiques agricoles, serviront demain d’exemples et de références pour d’autres bassins en France et en Europe.
Les enseignements de ce rapport montrent clairement que les tensions sur la ressource en eau sont réelles et durables, mais aussi qu’il existe des marges d’action importantes. Les stratégies mises en œuvre aujourd’hui, et en particulier les démarches ambitieuses que nous menons collectivement dans nos territoires, détermineront notre capacité à préserver durablement notre ressource en eau.
Plus que jamais, nous devons poursuivre notre mobilisation, amplifier nos efforts et assurer une gouvernance de l’eau adaptative et collective. En conjuguant sobriété, innovations techniques et dialogue territorial renforcé, nous pouvons assurer une gestion de l’eau à la hauteur des enjeux de demain. La démarche engagée dans le cadre de la Conférence nationale de l’Eau, et déclinée sur notre bassin a bien démontré l’importance d’une gouvernance structurée.
Face aux défis qui nous attendent, nous avons déjà commencé à agir. Nous avons les leviers, les moyens, et surtout la volonté collective. C’est en engageant partout le dialogue et la concertation sur les enjeux de l’eau que nous pourrons envisager demain de maintenir la qualité de vie dans le grand Sud-Ouest.