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Montsaunès : Concilier agriculture et protection de la ressource en eau

Publié le

L'agriculture, premier secteur économique du grand Sud-Ouest, est la plus exposée aux effets du changement climatique.
En 2050, il faudra produire avec 2 fois moins d'eau qu'aujourd'hui.
C'est pourquoi il est impératif d'accélérer la transition agroécologique et construire une agriculture durable. Plusieurs modes de production ou pratiques adaptés sont déjà à l’œuvre et se développent sur le bassin.

Florian agriculteur bio

Les bonnes idées de l'agroécologie pour l'eau

« Les bonnes idées de l'agroécologie pour l'eau »

« 1,5 hectare de bonnes pratiques agricoles »

“Le sol, le sol et le sol”. Comme un mantra, Thomas Broué, jeune exploitant agricole, insiste sur l’importance de remettre au centre la préservation des qualités structurelles et biologiques des terrains agricoles. Par l’apport de matières organiques - engrais naturel -, et carbonés - paillage -, l’idée est de faire en sorte que le sol retrouve naturellement les qualités propices à un rendement maximal de leur parcelle. Ce à quoi Thomas s’emploie quotidiennement, avec son associé Florian Bégard.

Sur une parcelle réduite - leur ferme biologique ne représente en surface qu’1,5 ha, bien loin des grosses exploitations agricoles, dont la surface est en constante augmentation -, ils arrivent ainsi à favoriser un rendement optimal. “Avec nos fruits et légumes, on estime nourrir une trentaine de familles”, précise Florian. Avec un mode de distribution qui privilégie évidemment le circuit court et la vente directe.

La diversification des cultures, et leur rotation, permet également de ne pas sur-solliciter le sol, chaque culture n’exigeant pas forcément les mêmes apports en nutriments et en minéraux. S’ils sont encore en phase d’expérimentation et d'appréhension des caractéristiques de leur sol, dont dépendent intrinsèquement les variétés de fruits et légumes les plus à-même d’y prospérer, on sent qu’ici rien n’est fait au hasard, et que tout est au contraire étudié avec soin, pour penser à long terme l’amélioration du sol.

 

Maraîchage et eau : un mariage de raison

Pour des maraîchers comme Thomas et Florian,  l’eau est - forcément - d’une importance capitale. “Un fruit ou un légume contient entre 80 % et 90 % d’eau”, rappelle Florian.

Ils précisent cependant bénéficier de conditions avantageuses en la matière, en comparaison d’autres régions agricoles marquées elles par une diminution inquiétante de leur pluviométrie. “En termes de disponibilité, nous ne sommes pas les plus à plaindre”, explique Thomas. Proche des Pyrénées et des cours d’eau qu’elles irriguent, le terrain qu’ils exploitent depuis près d’un an bénéficie également d’une pluviométrie avantageuse. “Il pleut davantage chez nous que dans la Somme”, s’amuse Florian.

Cette faveur des éléments n’empêche pas les deux jeunes maraîchers de s’efforcer de faire mieux pour la qualité et la disponibilité de la ressource en eau, à travers différents leviers. Comme la récupération des eaux de pluie via une retenue alimentée par les eaux ruisselant sur le toit de leur grange et de leurs serres, et bien sûr la limitation de l’eau utilisée, permise elle par un paillage systématique des cultures et par une utilisation d’un système de goutte-à-goutte. Avec ce dernier procédé, un tuyau est percé puis enterré en dessous du paillage, pour irriguer les plants au plus près de leurs racines, et limiter l’évaporation de l’eau.

La pollution de la nappe est quant à elle traitée en recourant à des procédés naturels de lutte contre les envahisseurs. Le procédé majeur ici : le plant et l’entretien de haies fleuries attirant des insectes auxiliaires de culture, alternative tout aussi efficace - et durable - à l’utilisation d’intrants chimiques.

Que des bonnes idées et pratiques donc, pour le sol et pour l’eau, qu’on espère voir reprises par un nombre de plus en plus important d’exploitations agricoles à l’avenir.

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