Quelle agriculture pour demain ?
Publié le
Une agriculture performante peut préserver l’eau, les milieux aquatiques et être résiliente vis-à-vis du changement climatique. Plusieurs modes de production ou pratiques adaptés sont déjà à l’œuvre et se développent sur le bassin.

À l’échelle de l’exploitation
L’agriculture biologique est un mode de production qui exclut l’usage de produits chimiques et l’emploi d’intrants de synthèse. L’agence de l’eau Adour-Garonne finance la conversion à l’agriculture biologique ainsi que tout le réseau de conseil aux agriculteurs biologiques.
L’agroécologie est un système de production s’appuyant sur le fonctionnement des écosystèmes. Elle mobilise donc ce que l’on appelle aujourd’hui les solutions fondées sur la nature. L’agriculture de conservation des sols et la permaculture sont les pratiques les plus abouties dans ce domaine. L’agence de l’eau soutient également les investissements, les conseils nécessaires à son développement.
Un nouvel outil : Le Paiement pour les services environnementaux (PSE) est une rétribution supplémentaire pour l’agriculteur vertueux vis-à-vis de l’environnement initié à titre expérimental sur le bassin Adour-Garonne à partir de 2019.

À l'échelle des filières
Ces types de productions vertueux, tant sur la qualité des aliments que sur la qualité des milieux naturels qui en découlent, doivent être valorisés à un niveau suffisant pour les pérenniser et les développer sur l’ensemble du territoire. Des filières nouvelles, circuit court et circuit long, sont donc à développer pour trouver des débouchés porteurs. L’ensemble des acteurs de filières, de l’amont à l’aval, travaille à leur stabilisation. L’agence de l’eau y participe par son soutien financier aux investissements spécifiques et aux études ou expertises qui peuvent être nécessaires.
À l’échelle de la recherche appliquée
Le programme BAG'AGES
Dès 2015, l’agence de l’eau a construit avec l’Inra un programme de recherche intitulé BAG’AGES (Bassin Adour-Garonne, quelles performances des pratiques AGroEcologiqueS). L’objectif est de déterminer les effets positifs qui peuvent être espérés si une agriculture triplement performante se déployait sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne.

Consultez la synthèse de l'étude BAG’AGES, projet de recherche qui évalue les effets de l’agroécologie sur l’eau et les milieux aquatiques du bassin Adour-Garonne.
Plaquette à télécharger ci-dessous (9 pages)
Lancement du programme de recherche BAGHEERA
Le programme BAGHEERA (Bassin Adour-Garonne : Hydrologie, Environnement et Économie Réunis par l’Agroécologie) a été officiellement lancé le 24 janvier dernier.
Porté par des équipes de recherche (INRAE, CESBIO) et des acteurs du développement agricole (ARVALIS, Chambres d’Agriculture Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, Rives & Eaux du Sud-Ouest), ce projet ambitieux succède au programme « Bag’ages » dans l’exploration des impacts de l’agroécologie sur la gestion de l’eau et des sols dans notre bassin.
Prévu sur la période 2025-2029, BAGHEERA vise à approfondir les connaissances sur les performances agronomiques, économiques, environnementales et sociales des systèmes de culture intégrant l’agroécologie.
Il s’attachera en particulier à l’évaluation des effets de ces systèmes sur le fonctionnement hydrologique de parcelles et de bassins versants pilotes.
En 4 ans BAGHEERA devrait permettre de :
- Caractériser les impacts de systèmes de culture agroécologiques sur les flux d’eau, d’azote et de carbone en analysant les interactions sols-plantes-microorganismes dans différentes conditions agricoles.
- Expérimenter des stratégies en rupture sur la gestion de l’eau d’irrigation pour tester les limites des cultures, la résilience des systèmes et évaluer les potentialités d’économie d’eau ou d’amélioration de son efficience
- Modéliser le fonctionnement agro-hydrologique de bassins versants en intégrant le développement des pratiques d’agroécologie.
- Étudier les impacts à grande échelle : Combiner télédétection et modélisation pour analyser les effets des cultures agroécologiques sur l’évapotranspiration et la production de biomasse, notamment face à des conditions climatiques particulières.
- Évaluer les performances globales : économiques, sociales et environnementales des exploitations agricoles, pour identifier les leviers et conditions favorables au déploiement de pratiques agroécologiques.
Une étude à suivre de près qui pourrait apporter des réponses cruciales pour améliorer la gestion des ressources en eau et faire avancer nos politiques.
« L'agroécologie dans le bassin Adour-Garonne : paroles d'acteurs »
« L'agroécologie en 6 questions d'après l'étude BAG'AGES coordonnée par l'INRAE »
« Chanvre Mellois : un modèle d'Agroécologie »
« Les légumineuses en Occitanie : une filière d'avenir »
Pour aller plus loin
Agriculture et services écologiques
L’agroécologie se base sur la biodiversité et les processus écologiques. Plusieurs services écosystémiques pourraient être rendus grâce à ce type d’agriculture, que l’on peut classer en trois grands domaines :
- les "services d'approvisionnement", qui représentent la production de nutriments, d'eau, de matériaux et d'énergie par l’écosystème ;
- les "services de régulation", correspondant aux processus écologiques qui contribuent à réguler, dans un sens favorable à l’Homme, des phénomènes comme le climat, l’occurrence et l’ampleur des maladies ou différents aspects du cycle de l’eau (ex. crues, qualité physico-chimique) et du transport des matières (ex. érosion) ;
- les "services culturels", dont la société dérive des avantages non matériels, récréatifs, esthétiques et spirituels pour la société.