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Surveillance des rivières connaître pour agir

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2 000 000 ! C’est le nombre de données récoltées chaque année par l’Agence de l’eau Adour-Garonne dans le cadre de la surveillance des milieux aquatiques sur son bassin : rivières, lacs, eaux souterraines littorales, estuaires et zones littorales

Des débuts dans les années 70

Initiée dès les années 70, la surveillance des milieux aquatiques s’est continuellement étoffée, et ce, encore plus avec l’application de la directive-cadre européenne sur l’eau de 2000. Celle-ci établit un cadre pour une politique globale communautaire dans le domaine de l’eau dans le but de protéger l’eau mais aussi de préserver les écosystèmes et la biodiversité qui y sont associés. De 300 sites surveillés sur le bassin Adour-Garonne nous sommes passés à 3 000 aujourd’hui. 

« La connaissance de l’état des eaux permet de définir les actions à mettre en place par l’Agence et ses partenaires pour préserver et reconquérir sa qualité mais également d’évaluer l’efficacité de sa politique d'intervention »

Jean-Pierre Rebillard, chef de service Mission surveillance et réseaux à l’Agence

Un réseau de surveillance

Pour surveiller les milieux aquatiques, l’Agence de l’eau Adour-Garonne gère un réseau de surveillance auquel participe une quarantaine d’établissements publics ou privés, soit environ 400 personnes. Des échantillons d’eau sont collectés une fois par mois puis acheminés à des laboratoires d’analyses agréés. Les analyses concernent les macropolluants (comme les nitrates et les phosphates), les micropolluants (tels que les pesticides et les médicaments). Des inventaires de la faune et de la flore aquatiques sont également réalisés une fois par an. Les données ainsi recueillies puis contrôlées sont étudiées afin d’établir un diagnostic écologique fiable des milieux aquatiques sur le bas- sin.

Ces résultats sont ensuite traduits suivant la réglementation en niveaux de qualité (du très bon au mauvais) et un code couleur est associé au résultat (du bleu au rouge). L’ensemble de ces données et diagnostics est mis à disposition du public et des acteurs de l’eau, gratuite- ment via notamment le Système d’Information sur l’Eau Adour- Garonne (SIE).

Impulser les actions sur les territoires

Tous les 6 ans, un état des lieux précis des milieux aquatiques du bassin Adour-Garonne est établi sur la base de ces données. Il permet d’impulser sur les territoires les actions et les financements nécessaires pour préserver ou améliorer l’état des milieux (modernisation d’équipements, changements de pratiques, sensibilisation des riverains…). C’est grâce à cette surveillance, par exemple, que la source d’une pollution industrielle au cadmium impactant les huîtres du bassin d’Oléron a pu être identifiée, au début des années 70, dans la vallée du Lot, à plus de 400 km de là. Des actions de réhabilitation et de protection sur le bassin versant ont été mises en place, permettant de réduire les émissions de cadmium de 30 tonnes à 1 tonne par an.

Et demain ?

Pour répondre aux enjeux de demain, en particulier au changement climatique, « Nous allons devoir changer de paradigme », pointe Jean-Pierre Rebillard. La surveillance de demain devra tenir compte de nouvelles technologies : l'imagerie satellite, l’ADN environnemental, la détection des effets potentiels des micropolluants sur les organismes, la meilleure caractérisation des produits de dégradation des substances chimiques (métabolites). Le recours croissant à la modélisation numérique et à l'intelligence artificielle devrait aussi jouer un rôle crucial.

L’Agence de l’eau Adour-Garonne travaille par ailleurs à la transposition du programme de science participative canadien « J’adopte un cours d’eau » pour sensibiliser les jeunes et renforcer ses efforts de surveillance sur les petits cours d’eau.

TEMP'O

Pourquoi surveille-t-on les rivières ?

TEMP'O, le mag' de l'eau du Grand Sud-Ouest est un projet initié par l’Agence de l’eau Adour-Garonne, qui a pour objectif de rendre accessibles et clairs les enjeux liés à l’eau ainsi que l’urgence d’une action collective.
Ce mois-ci , nous explorons les raisons et les méthodes de la surveillance des rivières.
Retrouvez nos experts en plateau ci-dessous.

« [Temp'O le mag de l'eau] L'eau à la loupe : Pourquoi surveille-t-on les rivières ? »