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#113 - Edito

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Luc Servant et Jean Launay

Nous avons eu le plaisir de contribuer à ce Varenne, ...

... dans le cadre des groupes de travail que nous avons co-présidés sur la thématique 3 « Partager une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme : réalisations, avancées et perspectives ». Les échanges ont été riches et, au cours des huit mois de travail qui ont suivi le lancement de ce Varenne, plus de 1 400 participants et 520 organismes (chambres d’agriculture, ONG, agences de l’eau, instituts techniques et de recherche…) ont participé, que ce soit dans les groupes de travail nationaux, par écrit ou dans les déclinaisons territoriales du Varenne.

Le Varenne agricole de l’eau a été une occasion unique de replacer l’agriculture au centre des enjeux de la gestion de l’eau. Par les nombreuses interventions et la richesse des échanges que nous avons menés, nous avons recherché à apporter des réponses aux besoins en eau pour l’agriculture afin d’assurer notre sécurité alimentaire et pour accélérer la transition agricole attendue, et ce dans le respect des objectifs de bon état des milieux. La gestion équilibrée pour les différents usages est plus que jamais indispensable.

Nous avons entendu le 1er février 2022 le Premier Ministre, Jean Castex, qui a conclu ce Varenne et annoncé plusieurs mesures, notamment : 100 millions d’euros seront consacrés en 2022 pour financer l’acquisition d’équipements et de matériels innovants, nécessaires à la 3e révolution agricole ; et 100 millions d’euros financeront un appel à projet pour le soutien à l’innovation afin d’accélérer la transition des filières agricoles et alimentaires. Sur cette enveloppe, une part ira au soutien aux investissements dans les projets collectifs pour l’amélioration ou la création d’infrastructures hydrauliques, en particulier mobilisant les technologies les plus innovantes.

Ces annonces confortent le travail initié sur le bassin Adour-Garonne, notamment en encourageant l'adaptation des pratiques agricoles face au changement climatique. Il s'agira de renforcer les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE)  à travers une nouvelle instruction. Les travaux de mobilisation des retenues existantes initiés dans notre bassin (mission conduite en 2021 sur les conditions de mobilisation des retenues hydroélectriques pour le soutien d’étiage) seront étendus à d'autres bassins.

Les territoires ont chacun leurs spécificités (tailles de bassins et de sous-bassins différentes, nature des sols, pratiques culturales, état des masses d’eau, réseaux hydrographiques…) : tous ces critères nécessitent des solutions locales. La réutilisation d’eaux usées traitées est notamment l’une des solutions pouvant être développées. L’Etat s’engage à valoriser certaines ressources non-conventionnelles jusqu’alors non mobilisées ; et à soutenir les projets innovants.

Les conclusions du Varenne agricole de l’eau proposent un panel de solutions, qu’il appartiendra à chaque territoire de s’approprier.

 

Jean-Launay, Président du Comité National de l’eau, Président du Partenariat Français pour l’eau, Membre du Conseil d’administration de l’agence de l’eau Adour-Garonne
et Luc Servant, Président de la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Vice-président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture